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    Stage tous niveaux dans le Val d’Aoste

    Dès notre arrivée à la Bâtise, Olivier Meunier lance le briefing. Conseils pratiques, organisation des sacs… puis explication par Thierry Disneur de la technique du Grand Cerf pour ne rien oublier. Un conseil personnel: essayez de trouver le suréquipé (volume et poids minimum) qui a tout ce que vous n’avez pas.

    Premier refuge: Nacamuli (2818m)
    First day: école de neige. Comment ne pas tomber, ne pas glisser, savoir enfouir son piolet… Le meilleur moment: quand on s’est jeté à fond dans la pente pour essayer ensuite de s’arrêter.
    Second day: première fois qu’on enfile les crampons. Course école, la punta Kurtz (3498m). Dans un épais brouillard, on voit tout juste celui qui précède sa cordée. On devine le sommet au loin. Première expérience impressionnante. Au sommet nous ne verrons aucun paysage.
    Mais ça y est, on l’a fait.

    Third day: il faut y aller! Après avoir mis une jambe dans une crevasse, je la ressors comme si de rien n’était, ok j’ai compris, je ferai attention. Olivier me confie l’exercice de la trace jusqu’au col. Malheureusement mon second de cordée est pris d’un malaise d’altitude. En fait je pense bien qu’il nous joue la comédie car après 30 min dans les vap’s, il se relève comme si de rien n’était. Tout ça pour que Olivier puisse s’entraîner aux manœuvres des premiers secours. Ah sacré Laurent !
    Au sommet de la Punta d’Oren (3525m), la vue est magnifique. Le soir au refuge, les discussions vont bon train. Nous aurons aussi une école de nœuds impressionnante, donnée par Thierry Disneur.

    Deuxième refuge: Aosta (2781m)
    Départ à 2h du matin. On part tous pour le Glacier des Grandes Murailles, à la frontale dans la pénombre. Ecoutez le conseil de Thierry Pirotte: « partir petit frisson, sinon revenir grand glaçon ». Après un moment, on voit apparaître les montagnes caressées par la lueur rose du soleil. Ca vaut la peine d’y monter.
    Et puis la surprise arrive: un objectif se confirme pour moi, la Dent d’Herens (4171m). Ce sera ma plus belle course. Je serai encordé avec Thierry D. tandis que Thomas le sera avec Olivier. Le reste du groupe, encadré par Thierry Pirotte continuera vers le Col des Grandes Murailles d’où ils auront une vue plongeante sur le Cervin. Pour la Dent, le rythme est fort soutenu, on est monté en 1h30. D’abord des pentes de neiges bien raides, ensuite un peu de glace. Il faut que la corde reste tendue. Plus haut c’est l’extase : une arrête rocheuse pas large avec un ravin plein gaz de chaque côté. Nous arrivons au sommet. C’est notre premier 4000.
    … la descente n’est pas facile ; j’étais plus à l’aise à la montée.

    Nous ne traînons pas, le mauvais temps arrive doucement mais nous atteindrons à temps le refuge.
    Le lendemain à 4h du matin, il fait mauvais. Nous ne pourrons pas partir pour la course prévue. Et nous devons encore descendre dans la vallée où nous attend notre cher Dirk avec une raclette de fromages locaux à volonté. Un vrai délice, à l’occasion de l’anniversaire de notre super guide Thierry Disneur. Nous partons ensuite pour les Monts Roses. On se sépare en deux groupes: l’un pour le refuge Quintino Sella (3585m) vers le Lyskamm et l’autre pour le refuge Gnifetti (3647m). Tout le monde se rejoindra ensuite au refuge Margherita (4554m). Pour le groupe Gnifetti, ça commence bien, Loïc a failli rester calé dans la télécabine, le sac de travers. On a tous bien ri, mais il a eu chaud. Nous arrivons sous la pluie au refuge Gnifetti, une usine, c’est bondé. Les toilettes sont impraticables. Le lendemain matin, le vent atteint 80 à 100 km/h. On se protège contre une paroi du refuge pour s’encorder. Il y a plein de monde vers le refuge Margherita et ça bouchonne. Les rafales nous empêchent parfois d’avancer, certains sont emportés un ou deux mètres plus loin.
    Pour notre caméraman Daniel, les conditions sont idéales : il ne peut pas manquer ça…
    Enfin au refuge, Thierry Pirotte soigne les filles frigorifiées, tandis qu’Olivier tente de joindre par w-talkie le groupe qui tente la traversée du Lyskamm. L’homme est fait pour l’aventure.

    Yoann Hubert

    Quelques cordes fixes sur la crête qui sépare le val de Gressoney de celui d’Ayas nous amènent, sous les premiers flocons, au refuge Quintino Sella. Nous, c’est Antoine, Abdel, Jean-Michel et Thierry D. L’intention : Parcourir les Lyskamm d’ouest en est et rejoindre ensuite le reste du groupe à Margherita. Ce n’est pas gagné ! Il neige et le vent se déchaîne. Rien que revenir des chiottes à l’extérieur relève de l’expédition ; heureusement, il n’y a pas foule à l’intérieur et les tartes aux myrtilles ne restent pas longtemps décorer l’étal !
    Au petit matin nous nous levons avant tout le monde et sommes encordés dès 3h25. Le vent, quoique soutenu, s’est un peu calmé et Thierry propose de gagner le col Felik (4061 m) qui sépare Castor des Lyskamm et d’aviser ensuite. Nous progressons d’un bon rythme sans vraiment parvenir à nous réchauffer et le simple fait d’enlever les gants pour enfiler une polaire sous la veste me gèle les doigts ! Heureusement, la neige fraîche a été largement soufflée et la trace n’est pas trop pénible. Arrivés sur le plateau prolongeant le Felikjoch, nous apercevons les lumières de Turin dans la vallée et tous les sommets du Valais qui s’embrasent les uns après les autres. Fabuleux ! Hélas, vers 4200m peu avant l’attaque, les rafales de vent nous contraignent à faire demi-tour. Parcourir l’arête effilée qui descend du sommet principal vers le col de Lys serait en effet plus que précaire dans de telles conditions. Revenus à 100 m au-dessus du refuge Thierry nous laisse le choix : soit y repasser la nuit, soit traverser directement sous le Nez du Lyskamm et rejoindre le Margherita. Sans hésitation nous choisissons la deuxième option.
    Ce ne sera pas de tout repos ! D’abord la traversée raide sous le nez jusqu’à 4100 m me permet de mettre en pratique les exercices de sécurité du premier jour : retenir un second qui décroche ; la descente dans la profonde jusqu’au glacier de Lys est aussi délicate, mais le pire reste les 600 m de dénivelée aussi facile que longue jusqu’à la pointe Gnifetti. Cela me rappelle les hautes altitudes himalayennes : un pas, trois respirations, un pas, trois respirations…Nous sommes laminés… mais quelle belle course ! 

    Jean Michel Hoeffelman

    La montagne se vide des alpinistes, calfeutrés dans les refuges. Alors ce vent qui ne manque pas d’air se lasse enfin. Bon vent!
    Les nuages ébouriffés se regroupent en une vague mer. Les majestueux sommets en mal
    de mer les réunissent. Le soleil émerveillé domine. Il fait ses gammes, nuances, demi- tons… Haute pointe, le Cervin tente un accord parfait avec ses voisins 4000.
    L’astre s’enflamme. Ce soliste rehausse l’harmonie…
    Magie d’un tapis sonore au silence resplendissant. Le vent évaporé rougit de bien-être.
    Nous, petits hommes, passons tous la nuit sur la Punta Gnifetti (Signalkuppe). Dans le refuge le plus haut d’Europe, le Margherita. Malgré une bonne acclimatation, la nuit fut rude pour certains à 4.554 mètres d’altitude.

    Pour la suite : Le gros de la troupe, avant de rejoindre le télé de Salati , effectuera le lendemain la Ludwigshöhe pente N (4342m) et le Corno Nero (4322m).
    Une autre équipe, recrutée parmi les plus motivés des résistants de la veille – Véronique, Yoann et Thomas – réalisera six 4000 avec Thierry D.. Sommets abordables, dégustés avec plaisir en une matinée. Dans l’ordre: Zumstein face S (4563m), Pta Parrot (4436m), Ludwigshöhe pente N (4342m), Corno Nero (4322m), Balmenhorn (4167m) et enfin Pyramide Vincent ( 4215m ).
    Thierry Disneur

    Sept 4000 m en un jour. Dans quoi me suis-je de nouveau embarquée Hier encore pendant la tempête, je me demandais ce que je faisais là : tandis qu’un de mes coéquipiers se prenait pour un cerf-volant, l’autre jouait au bonhomme de neige. Le premier 4000 (refuge Margherita) n’est pas trop douloureux. Il suffit d’en descendre. A partir du deuxième, envolés mes rêves de plages et de cocotiers: Thierry nous pointe tous les sommets que nous pourrions tenter à la descente. Encore cinq ! Il nous conseillera aussi de ne pas trop embrasser les Madones des sommets. Elles risquent de nous scotcher! Montées et descentes s’enchaînent d’un sommet à l’autre. Et c’est toujours à l’endroit le plus venteux, le plus pentu que Thierry en profite pour crier : « Thomas, photos ! ». Les exercices du début de stage et ce fichu piolet sont d’une grande utilité.

    Après un petit casse-croute au bivouac Giordano sur le Balmenhorn, on file vers la Pyramide Vincent. Du haut de ce dernier sommet, nous apercevons le refuge Citta di Mantova où nous prendrons le temps de manger au soleil de midi. La descente jusqu’à la télécabine se passera vite. Ensuite, une bonne bière, une bonne glace,
    un morceau de tarte et… un petit plongeon dans le torrent. Bon Dieu, que l’eau est froide!
    Nous rejoignons la Bâtise pour notre dernier souper. Je suis contente de la journée. Je n’ai fait que manger et rigoler, moi qui n’avais jamais enfilé de crampons…

    Véronique Anciaux

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