Ce texte contient des extraits de l’ouvrage de Jacques Borlée « De Freyr à L’Himalaya » Edition Didier Hatier Collection Grands Formats
Chaque mardi au local du club rue de la Loi, puis rue de Comines, se réunissait le mardi – le choix de ce jour est une très vieille tradition au club – un petit groupe d’habitués qui souvent poursuivait la soirée dans quelques restaurants ou bistrots du centre de Bruxelles. Ce petit groupe d’habitués du mardi fonda la section du Brabant en mars 1964.
Son premier comité se composait de :
Jules Van Ausloos, Jacques Borlée, Guy Heylemans, Dédé Van de Maele, Jacky Levez, René Duquesne, Claude Barbier, Max Decant, Charles Dumortier, Charles Michiels, Marcelle Blogie, Joseph Marien et Nono Willems;
Le premier président de la section fut Henri Lebrun, randonneur un peu poète, qui, comme François Crépin, le fondateur du C.A.B. était un grand spécialiste des fleurs alpines.
Le dynamique secrétaire de la section était Jules Van Ausloos, surnommé » Hérisson « . D’une plume alerte et vivante, il publia chaque mois le bulletin de section » Par Monts et par Vaux « , feuille modeste, mais qui eut le mérite de paraître avec une régularité d’horloge. Il organisa aussi les premières soirées de projection de films et de dias, dans l’arrière-salle d’un café de la rue Wayez à Anderlecht, puis rue de l’Étuve, non loin de notre Manneken-Pis, et enfin dans la salle déjà plus vaste de la Maison du Luxembourg. Un coup dur pour la section: la disparition en 1965 de Jacky Levez, l’un des fondateurs de la section. Toujours souriant, Jacky, le compagnon d’escalade d’Hubert Leclercq, cachait un cœur d’or sous ses airs de dur et de » sorteur « ; dans les réunions de la section ou au plateau de Freyr, sa seule présence engendrait la fête. Il est mort sur le sentier menant au refuge de la Charpoua. Guy Heylemans, un de ses amis, sera l’animateur dévoué des écoles d’escalade du Brabant pendant de nombreuses années.
Les réunions de la section vont suivre les déménagements successifs de locaux du club: rue de la Loi, rue de Comines, square Ambiorix et enfin actuellement rue de l’Aurore.
Jean Bouciqué succède à Henri Lebrun, décédé en 1972. Une grande figure parmi nos anciens fut René Willems que tout le monde au club appelait familièrement Nono. Eh oui, cher Nono, beaucoup de ceux qui t’ont côtoyé pendant des années ne connaissaient même pas ton nom de famille! Venu au club en 1951, il était tellement connu au plateau de Freyr, dont il assura l’entretien pendant plus de 20 ans avec un dévouement hors du commun, qu’il faisait presque partie du paysage, si l’on peut dire! Bougonnant, se fâchant tout rouge parfois, ses colères étaient célèbres au cours de certaines assemblées générales animées. Unique en son genre, aimé et respecté de tous, Nono est l’exemple même de l’attachement au club et reste une de ses personnalités les plus attachantes. Avec Joseph Marien, Maurice Tchou et quelques autres dévoués, il a donné l’exemple d’initiation à l’escalade totalement bénévole.
À partir de 1976, Jacques Borlée a développé ses soirées » cinéma de montagne « , dans des salles plus vastes, d’abord à la maison du Luxembourg, puis à la Maison Haute à Boitsfort. Un très grand nombre de diaporamas et de films sur tous les aspects de l’alpinisme (escalade en haute montagne, randonnée, expédition, ski) y ont a été présentés au public, souvent par leur réalisateur cinéaste-alpiniste, en particulier les films des expéditions belges. Ces soirées sont un lieu de retrouvailles pour tous : membres de la section, les nouveaux, les anciens du club qui ne pratiquent plus. Au travers des films, quelle joie de retrouver le terrain des aventures en montagne.
Des camps de montagne basés dans la région d’Arolla en Suisse ont été organisés par des membres de la section du Brabant. Bien qu’indépendants de l’organisation de la section, ils ont été soutenus financièrement par elle.
Si Bruxelles ne possède malheureusement sur son territoire aucun vrai rocher, les grimpeurs bruxellois ont en revanche leurs petits coins d’escalade urbaine, plus ou moins secrets, mais que tous les habitués connaissent bien car il s’agit là d’un secret de Polichinelle. On y grimpe sur des murs vénérables, certains en des lieux presque centenaires. Les habitués s’y retrouvent et s’y entraînent régulièrement, avec les pigeons en guise de choucas, à hauteur de trottoir.
Une tour d’escalade en béton et brique a été construite à Woluwé-Saint-Lambert. Elle permet à la fois une initiation commode avec assurage facile pour les débutants et, pour les grimpeurs expérimentés, des passages très athlétiques sur murs surplombants ou des recherches d’équilibre délicat. Mais on a vite fait le tour… de la tour!
De ce grand ensemble un peu flou que constitue la section, émergent de nombreux groupes, souvent rassemblés autour de quelques fortes personnalités. En particulier actuellement, un noyau de jeunes et excellents grimpeurs, très actifs à Freyr.